Conséquences du tabagisme : une facture de 300 milliards de tenges par an
tabagisme

Chaque année, le Kazakhstan alloue une somme considérable pour gérer les conséquences du tabagisme. Cette initiative vise non seulement à traiter les maladies liées au tabac, mais aussi à sensibiliser la population à ses dangers.

La gestion des conséquences du tabagisme coûte une bagatelle au contribuable kazakh

Le ministère de la Santé de la République du Kazakhstan consacre environ 300 milliards de tenges (593 millions d’euros) à la gestion des conséquences du tabagisme (achat de médicaments, réalisation d’opérations chirurgicales et autres traitements liés aux maladies causées par le tabagisme). Cette information a été partagée par la ministre de la Santé, Mme Ajhar Giniyat, lors d’un point presse le 5 octobre 2023.

Des initiatives sont mises en place pour sensibiliser aux dangers du tabagisme et promouvoir un mode de vie sain aux enfants et adolescents dans les établissements scolaires. Des professionnels de la santé organisent des activités ciblées dans chaque établissement scolaire, notamment des « écoles de la santé » et assurent des permanences dans des « salles anti-tabac ».

Pour soutenir ces initiatives de promotion de la santé, le minisère de la Santé alloue chaque année 500 millions de tenges aux régions. Ces efforts ont eu un impact positif, comme le montrent les statistiques sur la prévalence du tabagisme parmi la population.

Des statistiques alarmantes

En 2019, le Centre national de santé publique du Kazakhstan, en collaboration avec le Centre d’information et de calcul du Bureau national des statistiques et avec le soutien de l’OMS et du CDC, a mené une enquête sur le tabagisme. Les résultats montrent que 16,3% des habitants des zones rurales et 22,2% des habitants des zones urbaines sont fumeurs. Selon une autre enquête, réalisée par le Bureau national de la statistique, en moyenne nationale, 20,4% des Kazakhs fument (79,6% ne fument pas). S’agissant du taux de tabagisme en fonction du sexe, 38,4% des hommes fument (61,6% ne fument pas), tandis que seuls 8,4% des femmes le font (et 91,6% ne fument pas). Par ailleurs, 16,6% des personnes interrogées fument du tabac quotidiennement, tandis que 3,8% fument du tabac occasionnellement. Concernant le tabagisme passif, 12,8% des personnes interrogées sont exposées à la fumée du tabac à la maison, 8,1% au travail et 10,5% dans les établissements publics de restauration. À noter que la grande majorité (plus de 93%) d’entre eux sont non-fumeurs.

Il est préoccupant de constater que la jeunesse kazakhe est victime de cette habitude nocive dès l’âge de 19-20 ans. D’après l’étude de 2019, en moyenne, les hommes commencent à fumer à 17,4 ans, et les femmes à 18,5 ans. Plus précisément, les hommes fument en moyenne 16 cigarettes par jour, tandis que les femmes en fument 13. Parmi tous les fumeurs quotidiens, 57,5% ont déclaré allumer une cigarette dans les 30 minutes suivant leur réveil, indiquant un haut niveau de dépendance à la nicotine. Or, une cigarette fumée à jeun le matin peut être à l’origine de cancers du poumon ou de la bouche, ou de maladies pulmonaires obstructives chroniques.

Malheureusement, au Kazakhstan, seulement un fumeur sur trois a tenté d’arrêter de fumer au cours des 12 derniers mois, soulignant la nécessité d’intensifier les efforts de sensibilisation et de prévention.

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