La ville de Bichkek a décidé de prolonger l’interdiction de tenir des rassemblements pacifiques dans son centre jusqu’à la fin de l’année 2023. Cette décision, qui ne concerne pas les manifestations officiels de l’État ni les événements municipaux, a suscité des critiques quant à sa légitimité.
Manifestations à Bichkek : une interdiction instaurée en 2022
L’interdiction des manifestations dans le centre de Bichkek a été initialement mise en place en mars 2022. C’est le département de police du district de Pervomayskoye de la capitale qui avait pris cette décision, et le tribunal a ensuite confirmé sa légalité. L’instauration de cette interdiction faisait suite à plusieurs manifestations organisées devant l’ambassade de Russie, certaines étant anti-guerre et en soutien à l’Ukraine, tandis que d’autres exprimaient leur soutien à la Russie.
Ces événements semblent avoir incité les autorités à prendre des mesures pour limiter les rassemblements, notamment à des endroits clés de la ville. Actuellement, il est interdit de manifester notamment devant les bâtiments de l’administration présidentielle, du parlement, devant l’ambassade de Russie et le bâtiment du Service de sécurité nationale.
Une interdiction critiquée
La décision d’interdire les rassemblements a été critiquée par plusieurs acteurs de la société civile, dont l’ex-ombudsman Atyr Abdrakhmatova. En mars 2022, elle a qualifié la décision du tribunal d’« infondée ». Selon elle, cette mesure contredit la Constitution et les engagements internationaux du pays. Elle a également souligné que de telles décisions nuisent à la réputation du pays sur la scène internationale.
La restriction, tout en étant perçue comme nécessaire par certaines autorités pour maintenir l’ordre public, est vue par d’autres comme une atteinte aux libertés fondamentales. Cette interdiction montre que la question de la liberté d’expression et du droit de manifester reste un sujet sensible et controversé au Kirghizstan.
Illustration par Drazen Zigic sur Freepik