Une récente étude menée au Kirghizistan dévoile des chiffres alarmants concernant le harcèlement en ligne des femmes, mettant en lumière un problème sociétal profondément ancré.
L’institut du médiateur, en partenariat avec l’ONG « Centre d’aide aux femmes » et avec le soutien des Nations Unies a organisé un forum à Bichkek intitulé « Le langage de la haine et la violence de genre dans l’espace en ligne kirghize : il est temps d’agir ! ». Le but de ce forum, présenter des recommandations pour prévenir et combattre le langage de la haine et la discrimination sur Internet.
Lors de cet événement, les résultats d’une étude sur la réduction de la violence en ligne à l’encontre des utilisateurs, en particulier des femmes et des filles, ont été présentés. La sociologue du projet, Chinarya Biyalieva, a partagé des données révélatrices : sur les 605 personnes interrogées, plus de 70% étaient des femmes.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Selon l’étude, 53% des kirghizes interrogées passaient jusqu’à cinq heures par jour sur les réseaux sociaux. Parmi elles, 24% se connectent rarement et 16% passent jusqu’à huit heures en ligne chaque jour. Fait surprenant, 70% de ces utilisateurs recherchent des informations, tandis que 18,5% écrivent des commentaires.
Les plateformes les plus touchées par le langage de la haine sont Instagram (38,7%) et Facebook (35,5%). Les formes de harcèlement en ligne les plus courantes sont le trolling et les commentaires négatifs. Les femmes sont particulièrement ciblées par le trolling (43%) et le chantage (39,7%). De plus, près de la moitié des femmes (48%) sont confrontées à des formes de harcèlement en ligne à connotation sexuelle.
Face à cette violence, la majorité des utilisateurs choisissent de supprimer ou de bloquer les commentaires et les comptes négatifs. Plus de 70% des personnes interrogées ont déjà été confrontées à diverses formes de langage de haine sur les réseaux sociaux, et presque une femme sur deux est régulièrement victime de harcèlement en ligne.
Les chiffres révélés par cette étude montrent l’ampleur du harcèlement des femmes en ligne au Kirghizistan. Si le forum organisé à Bichkek est un pas dans la bonne direction, il est clair que des mesures plus concrètes doivent être prises pour protéger les utilisatrices kirghizes des dangers de l’espace en ligne.