Dès 2024, une polyclinique devra avoir au moins 10.000 patients… ou être condamnée de fait à la fermeture
Le Fond public de l’assurance médicale du Kazakhstan a annoncé qu’à compter de 2024, il ne signera plus de contrats avec les établissements de soins primaires (polycliniques) qui auraient moins de 10.000 patients inscrits. Cette réforme a été révélée par Sabit Akhmetov, le président du conseil d’administration du Fond public de l’assurance médicale, lors d’une rencontre avec la communauté médicale de la région de Turkestan.
Le nombre d’établissements de soins bénéficiant de financements de la part du Fond public d’assurance médicale augmente chaque année. En 2023, plus de 1.900 établissements ont signé des contrats avec le Fond, dont environ 700 offrent des soins médicaux primaires. Les villes d’Almaty et la région de Turkestan comptent le plus grand nombre de polycliniques, avec 59 établissements médicaux dans cette dernière.
Les habitants de villages seront obligés de se rendre dans de grands hôpitaux « interdistricts »
Il faut savoir qu’au Kazakhstan, chaque polyclinique est financée selon un taux forfaitaire par patient, versé mensuellement par le Fond pour chaque patient inscrit. Ainsi, plus une polyclinique a de patients, plus elle reçoit de fonds.
Cela étant, le Fond public de l’assurance médicale explique que les structures avec moins de 10.000, voire 2.000 patients, sont financièrement désavantagées. « Avec un budget limité, elles doivent couvrir des coûts importants tels que l’entretien des bâtiments, les salaires, l’achat d’équipements et de médicaments. De nombreuses structures optent donc pour un seul médecin généraliste et une infirmière, déléguant jusqu’à 90% des services médicaux à d’autres établissements. En conséquence, les patients sont souvent obligés de se rendre dans différents établissements pour consulter un spécialiste ou subir des examens, compromettant l’accessibilité des soins. »
Vous l’aurez compris : à l’instar de la France, le Kazakhstan lance à son tour un programme de regroupement des petites structures et de création de grands pôles de santé, souvent éloignés des lieux de vie. Asxhan Baiduvaliev, le directeur du département de la Santé de la région de Turkestan, l’a d’ailleurs confirmé : les habitants de nombreux villages (qui constituent 75% de la population de cette région) devront se rendre à l’hôpital central du district de Sayram, qui est en cours d’équipement pour devenir interdistrict.
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