La rivière Irtych, l’une des principales sources d’eau douce pour le Kazakhstan, connaît des niveaux d’eau historiquement bas, suscitant des inquiétudes quant à l’approvisionnement en eau de la région et ouvrant la porte à des solutions audacieuses, voire controversées.
La rivière Irtych, qui traverse la Chine, le Kazakhstan et la Russie, est essentielle pour l’approvisionnement en eau de nombreuses régions du Kazakhstan. Cependant, les niveaux d’eau ont atteint des seuils alarmants, menaçant l’approvisionnement en eau pour l’agriculture, l’industrie et la consommation domestique.
Les experts attribuent cette baisse à une combinaison de facteurs, notamment une faible pluviométrie, une gestion inadéquate des ressources en eau et l’impact des activités humaines en amont, en particulier en Chine. Les barrages chinois sur l’Irtych ont d’ailleurs longtemps été une source de préoccupation pour le Kazakhstan, car ils ont un impact direct sur le débit de la rivière.
Une solution audacieuse : détourner les fleuves sibériens
Face à cette crise de l’eau, certains experts et décideurs politiques envisagent des solutions radicales. L’une d’entre elles est le détournement des fleuves sibériens vers l’Asie centrale. Cette idée, qui remonte à l’époque soviétique des années 1970, pourrait sembler utopique, mais elle gagne en crédibilité face à la gravité de la situation actuelle.
Le projet consisterait à détourner une partie du débit des grands fleuves sibériens, tels que l’Ob et l’Ienisseï, vers l’Asie centrale pour compenser le manque d’eau. Bien que techniquement réalisable, un tel projet soulève de nombreuses préoccupations environnementales, économiques et géopolitiques.
Car malgré tout, le Kazakhstan, qui dépend fortement de l’Irtych pour son approvisionnement en eau, est confronté à un dilemme. D’une part, le pays doit assurer un approvisionnement en eau suffisant pour ses citoyens et son économie. D’autre part, il doit naviguer avec prudence dans ses relations avec la Chine, un partenaire commercial et économique clé, tout en envisageant des solutions audacieuses comme le détournement des fleuves.
Collaborer pour sauver l’Irtych
Face à cette crise, il est impératif que les pays riverains de l’Irtych collaborent pour trouver des solutions durables. Cela nécessitera des dialogues bilatéraux et multilatéraux, ainsi que des compromis. La situation actuelle offre une opportunité pour les pays de la région de renforcer leur coopération en matière de gestion de l’eau, garantissant ainsi la sécurité de l’eau pour tous les habitants de la région.