Le Kirghizistan renforce sa défense suite aux tensions avec le Tadjikistan
Défense

Face aux affrontements de 2021 avec le Tadjikistan, le Kirghizistan a pris des mesures pour renforcer ses capacités militaires et changer sa politique de défense. Cette démarche s’inscrit dans un contexte régional complexe, marqué par des enjeux territoriaux et des ressources partagées.

En 2021, des tensions avaient éclaté entre le Kirghizistan et le Tadjikistan, principalement autour de la zone frontalière disputée de la vallée de Ferghana. Ces affrontements, qui ont fait des victimes et provoqué des déplacements de populations, ont été déclenchés par des désaccords sur l’utilisation des ressources en eau et des terrains agricoles. Des tensions qui pourraient être le reflet d’une « guerre de l’eau » latente, aggravée par le changement climatique et des enjeux de gestion.

Un investissement ciblé dans l’armement

Suite à ces événements, le Kirghizistan a augmenté ses dépenses militaires. En deux ans et demi, le pays a investi près de 1,4 milliard de dollars dans la modernisation de son armée. Les investissements ont porté sur l’acquisition de nouveaux équipements, dont des drones fournis par la Turquie, mais aussi sur des systèmes de défense aérienne et la mise à jour du matériel militaire hérité de l’époque soviétique.

D’ailleurs, le Comité d’État pour la sécurité nationale (GKNB) a vu son influence s’accroître. Sous la direction de Kamchybek Tashiev, proche du président Sadyr Japarov, le GKNB a bénéficié d’une augmentation constante de ses ressources tout en renforçant sa présence sur le territoire.

Une nouvelle doctrine de défense

Enfin, en juin dernier, le Kirghizistan a adopté une nouvelle doctrine militaire en réponse aux « changements de la situation militaro-politique dans le monde et en Asie centrale« , selon le chef d’état-major Erlis Terdikbayev. Une nouvelle doctrine symptomatique d’un changement d’état d’esprit à la tête de l’État kirghize, bien décidé à préparer le prochain affrontement avec le Tadjikistan.

En effet, les enjeux territoriaux et les ressources partagées, notamment l’eau, restent des facteurs de discorde entre les deux pays. La manière dont le Kirghizistan va gérer sa nouvelle politique de défense aura un impact direct sur la stabilité régionale à l’avenir : gare à la surenchère militaire entre les deux pays…

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