Factures, taxes, redevances… : le liquide ne sera plus accepté
Dès le 1er août 2023, les citoyens tadjiks devront payer les services publics (y compris factures d’eau, d’électricité et de gaz), taxes, redevances pour l’obtention de permis et licences, amendes et autres services gouvernementaux exclusivement par carte bancaire ou portefeuille mobile. C’est un changement majeur dans un pays où les salaires sont payés en liquide, et l’achat de biens et services se fait en liquide également. Autant dire que la bancarisation est balbutiante au Tadjikistan.
Des « terminaux de paiement » sont d’ailleurs répandus à Douchanbé et dans d’autres villes du pays. Il s’agit de sortes de boîtes d’un mètre de hauteur environ, couronnées d’un écran tactile. L’utilisateur y choisit le prestataire auprès duquel il souhaite régler la facture, saisit son numéro client ou d’abonné, puis insère des billets de banque, que la machine reconnaît et accepte, moyennant des frais, comme paiement au bénéfice du prestataire choisi. Ces virements se font sans ouverture de compte, mais comptent bien comme des paiements scripturaux au sens de la nouvelle loi.
Tadjikistan : de nombreux obstacles au passage au tout-scriptural demeurent
Actuellement, les Tadjiks ont le choix de payer leurs factures auprès de collaborateurs de tel ou tel organisme directement. Par exemple, lorsqu’un contrôleur vient relever le compteur d’électricité, il est possible de payer une facture en liquide. Mais, problème : bien souvent, après avoir payé en liquide, les victimes se rendent compte que leur argent n’est pas arrivé à destination. En d’autres mots, il est souvent volé par les salariés de ces organismes. Des cas d’usurpation d’identité ne sont pas rares non plus.
Cependant, cette transition nécessite la création d’infrastructures adéquates. Les « terminaux de paiement » sont actuellement absents des villages, de même que les distributeurs de billets (ce qui aurait permis aux Tadjiks de déposer sur leur compte bancaire leur salaire qu’ils perçoivent en espèces). La couverture Internet est en pointillés, de nombreuses zones dans le pays n’étant pas couverts du tout. Et là où elle est présente, la connexion est souvent trop lente, et les forfaits mobiles comprenant des données trop chers.
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