La Chine intensifie sa présence ferroviaire en Asie centrale

La Chine cherche à faciliter l’accès aux marchés européens en développant son réseau ferroviaire avec le Kazakhstan.

Au cours des derniers mois, le transport ferroviaire entre le Kazakhstan et la Chine s’est activement développé. Les chemins de fer chinois au Kazakhstan ne posent pas seulement les bases de relations à long terme entre les deux pays, mais ces voies facilitent également l’ouverture de canaux vers l’Europe qui contournent la Russie. Le conflit russe en Ukraine a contraint de nombreux pays, en particulier ceux qui sont voisins de la Russie, comme la Chine et le Kazakhstan, à élaborer leurs propres plans d’urgence, y compris le développement d’itinéraires de transport alternatifs.

Les Chinois construisent de nouvelles lignes au Kazakhstan

Une série de visites bilatérales effectuées récemment en Chine par une délégation de Kazakh Temir Zholy (KTZ), l’opérateur ferroviaire d’État du Kazakhstan, a souligné l’importance de l’amélioration et de la modernisation des installations bilatérales de transport ferroviaire de marchandises. En mars, KTZ a rendu visite à son homologue dans la ville chinoise de Xi’an. Les deux parties ont convenu de la construction d’un terminal sur le territoire du port sec de Xi’an. Ce port reçoit déjà 40 % des importations kazakhes, selon le service de presse de KTZ.

Peu après, KTZ s’est rendu à Urumqi, la capitale de la région chinoise du Xinjiang, et a conclu plusieurs autres accords avec China Railway Urumqi Group Co. Ltd, l’opérateur ferroviaire public du réseau ferroviaire du Xinjiang. Les principaux points convenus sont la modernisation des voies sur les chemins de fer de Bakhty-Ayagoz et de Dostyk-Moiynty, ainsi que la construction éventuelle d’un terminal kazakh supplémentaire à Urumqi. Le communiqué de presse de KTZ fait également état de la construction d’une deuxième ligne de chemin de fer sur la ligne Jinhe-Alashankou.

Dans le même temps, la Chine a testé des itinéraires alternatifs vers l’Europe via le Kazakhstan. Le corridor transcaspien, plus communément appelé « middle corridor », est considéré comme une alternative souhaitée. Le corridor médian est un projet de transport multimodal qui vise à relier la Turquie à la Chine via la Géorgie, l’Azerbaïdjan et la mer Caspienne, en passant soit par le Kazakhstan, soit par le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan. Lancé dans les années 1990, le projet a longtemps été retardé en raison de problèmes logistiques et de sécurité. Malgré cela, les États participants restent intéressés par sa réalisation, aujourd’hui plus que jamais.

Mais de nombreux défis restent à relever : pour que le réseau ferroviaire Chine-Kazakhstan soit efficace et fonctionne harmonieusement avec d’autres itinéraires ferroviaires régionaux, il faudra d’abord procéder à une modernisation technique, à une meilleure interaction entre les pays, à une amélioration des échanges de données électroniques et à une harmonisation des douanes. Par exemple, les cargaisons traversent plusieurs zones douanières sur le chemin de l’Europe, telles que la zone douanière chinoise, l’Union douanière eurasienne et l’Union douanière de l’Union européenne (UDUE). L’essai du corridor médian est prometteur, mais il est encore loin de devenir une route commerciale viable vers l’Europe.

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